Comment ne pas consacrer cette revue de presse à un hommage appuyé au mouvement #BlackLivesMatter et à toutes les victimes de violences racistes à travers le Monde. Il est incroyable qu’aujourd’hui certains continuent de faire des différences de traitement envers d’autres Êtres Humains sur le seul critère qu’est la couleur de leur peau.
Parti des USA, ce mouvement nous concerne également
Evidemment, chez N’dolo, nous nous joignons aux protestations et crions notre indignation et notre volonté de voir ces agissements s’arrêter. Nous sommes fiers que des rassemblements mêlant hommes et femmes de tous âges, de toutes couleurs de peau, et de toutes origines, aient lieu en ce moment partout dans le Monde. Parce qu’évidemment, ne nous voilons pas la face, ce n’est pas qu’un problème américain. Ici aussi les mots #IcantBreathe trouvent un écho. Ici aussi la violence policière existe, sous diverses formes : tutoiement, contrôles à l’excès, arrestation parce que « tu ressembles à la description : un jeune homme noir avec un sweat rouge », etc.
Et nous sommes tristes de voir que nos dirigeants français appellent à l’annulation de ces rassemblements sous prétexte de crise sanitaire (prétexte qui ne s'applique plus quand il s'agit de prendre les transports en commun ou d'envoyer nos enfants à l'école). Nous avons tous vu ces images des manifestants masqués, distants les uns des autres, s’efforcer de respecter les gestes barrières. Nous sommes tristes que nos dirigeants ne prennent pas davantage la parole pour soutenir ces mouvements populaires, qui sont avant tout des preuves d’Humanité et un appel au vivre ensemble. Nous sommes tristes que certains grands médias continuent de laisser une place majoritaire à la parole d’éditorialistes racistes qui ne cherchent qu’à mettre de l’huile sur le feu pour discréditer ces mouvements. Qui osent inverser le rapport de force en essayant de nous faire croire que les premières victimes du raciste ce sont les blancs. Qui nous disent que « les noirs sont avant tout tués par des noirs » comme si (peu importe la véracité ou non de cette « information ») cela pouvait justifier des meurtres racistes. Qui nous disent que le « privilège blanc » n’existe pas (à ce sujet, écoutez la magnifique lettre ouverte de Virginie Despentes).
Au-delà de la communauté opprimée
Nous n’oublions pas non plus toutes les victimes de racisme issues des autres communautés (asiatiques, arabes, musulmans, juifs, kurdes…), ainsi que les victimes de toutes discrimination. Nous sommes tristes de constater tout le chemin qu’il reste à parcourir mais voulons penser qu’un jour le monde ira mieux. Nous voulons penser que notre enfant lusitano-franco-camerounais n’aura pas à subir ces regards, ces remarques, ces brimades. Nous voulons penser que chacun de nous pouvons, à notre échelle, faire de petites choses pour convaincre « l’autre » que nous sommes tous égaux. Et nous pensons que cela passe avant tout par l’éducation de nos enfants, parce que comme le dit le rappeur Medine « c’est mieux de construire des enfants forts, que de réparer des adultes cassés ».
Heureusement, on voit ces derniers jours des images puissantes qui nous laissent penser que les choses évoluent. La contestation ne vient plus uniquement du peuple opprimé, ni même du peuple tout court, mais apparait petit à petit au sein même des institutions. Aux Etats-Unis, des policiers commencent eux aussi à mettre un genou à terre lors de manifestations #BlackLivesMatter. On également vu qu’à Washington, la Ville a autorisé que soit peint le slogan « Black Lives Matter » en lettres géantes sur un boulevard en face de la Maison Blanche. Dans une moindre mesure, le #BlackOutTuesday, a montré que de nombreuses personnes se sentent concernés par ces problèmes.
Et après ?
Evidemment, nous ne sommes pas naïf, et nous savons que tout peut retomber en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. D'ailleurs, ce mouvement global est l’occasion de voir ce qui ressemble fortement à des coups de communication, voire des récupérations par de nombreux dirigeants du monde politique, industriel ou sportif. Le dernier exemple en date étant celui du président de la NFL qui s’est "excusé de ne pas avoir écouté les joueurs plus tôt" sur la question du racisme… 4 ans après le genou à terre de Colin Kaepernick.
Alors, il faut savoir prendre ce qu’il y a à prendre, mais surtout tirer un maximum de positif de tout ce qui se met en place en ce moment, en espérant que ce mouvement sera durable et pas seulement un effet de mode.