Qui dit été, dit shopping avant les vacances, et dit Soldes. A l’origine, les soldes avaient pour but d’aider les marques à écouler les petits stocks d’invendus de la saison précédente. Depuis, elles sont devenues un élément à part entière de la stratégie marketing des grandes marques, et le porte-drapeau de la fast-fashion.
Une réglementation à l’impact trop limité
A l’opposé total d’une consommation éthique, d’une démarche éco-responsable et de la slow-fashion, les Soldes sont heureusement réglementées par l’Etat. En France, elles durent officiellement 6 semaines maximum, avec une règle d’or : pour qu’un article soit soldé, il doit avoir été proposé à la vente 1 mois avant le début des soldes, et l’ancien prix doit être étiqueté pour ne pas se faire flouer. C’est également la seule période de l’année ou les marques ont le droit de vendre à perte.
Ce qui est bizarre, c’est que la logique voudrait que seulement quelques marques vendent à pertes (à la suite d’un loupé de collection ou d’une surestimation des stocks nécessaires). Mais quand on regarde bien, la grande majorité des marques pratiquent les soldes. Dès lors, on est en droit de se demander pourquoi elles produisent autant, alors qu’elles savent pertinemment qu’elles ne vont pas pouvoir écouler leurs stocks ?
Les vêtements éthiques ne sont pas bradés
Une première piste est de regarder vers les coûts de production. En effet, la main d’œuvre qui confectionne ces habits ne leur coûte pas grand-chose, laissant une marge confortable et une possibilité de vente à perte sur certains produits.
Autre élément à regarder : la stratégie de production de certaines marques en prévision de ces périodes de soldes. En effet, certaines marques, pour nous pousser à consommer, produisent une collection bas-de-gamme exclusivement destinée aux ventes privées et aux soldes. On croit alors faire une affaire, mais il n’en est rien. Les finitions ne seront pas les mêmes et le tissu sera de moins bonne qualité : grammage du coton, lin ou soie remplacé par du coton (matière moins coûteuse), coutures différentes, etc.
Enfin, pour ces marques, il est souvent préférable de vendre à perte que de stocker ces vêtements et de gérer la logistique pour les envoyer en Afrique pour « leur donner une seconde vie » (mais ça c’est un autre sujet).
Une consommation responsable en réponse à ces pratiques
Les problèmes liés à cette surproduction sont graves : exploitation d’une main d’œuvre bon marché (parfois même d’enfants), impact carbone important en particulier lors du transfert des stocks entre l’Asie et la France, concurrence déséquilibrée face aux marques éco-responsables et/ou made in France, etc.
Alors encore et toujours, et davantage en cette période de soldes, pensons à nous poser les bonnes questions avant d’ajouter un article dans son panier (qu’il soit réel ou virtuel) : ai-je vraiment besoin d’acheter ce produit, ou est-ce l’étiquette « -50% » qui me fait craquer ?
Ai-je besoin d’un énième t-shirt qui viendra gonfler mon armoire et qui sera immettable dès le troisième lavage ?
Il est important dans cette période de tentation de se focaliser sur ses vrais besoins et de consommer autrement. Parfois il bon d’abandonner ses coups de cœurs pour des choix de raison.